samedi 15 juillet 2017

Dette, monnaie, banques etc. 1)

"Chaque français hérite à la naissance d'une dette de 32 000 euros."
Il faut démonter l'ineptie de cette phrase, utilisée maintenant par le Ministère des Finances lui-même pour justifier les coupes qui s'annoncent:
1) la dette publique, c'est de l'épargne privée. Dans le cas de la France, 50% de la dette publique est détenue par des résidents domestiques. Donc on peut aussi bien dire que "chaque français hérite de 16 000 euros d'épargne placée en dette publique à la naissance"
2) la dette publique, à l'inverse de la dette d'un ménage privé, n'est pas destinée à être remboursée. Elle fait partie de la réserve d'"actifs sûrs" des acteurs privés. La réduire ne peut se faire que quand le secteur privé a besoin de puiser dans cette réserve (pour consommer, investir etc.). On ne peut pas dire que ce soit le cas aujourd'hui, alors que les taux à 10 ans sont proches des plus bas historiques.
3) forcer la réduction de la dette publique quand le secteur privé montre au contraire un besoin d'épargner vers des actifs sûrs conduit à un blocage de l'économie: le désir d'épargne du secteur privé ne trouve pas de débouchés et l'économie évolue en surcapacité (chômage, capacités de production non utilisées...).
4) si l'on s'inquiète réellement de la solvabilité du secteur public national, il faut regarder les actifs publics nets, définis comme la valeur des actifs publics moins la dette publique. Or, ceux-ci sont largement positifs dans le cas français (voir les données de Piketty http://piketty.pse.ens.fr/…/xls/Chapitre3TableauxGraphiques…). L'Etat français est donc très loin de la faillite.

PS: si l'on calcule la dette nette des Français vis-à-vis de l'extérieur (solde des créances du reste du monde sur notre économie et des créances des résidents domestiques sur le reste du monde), on aboutit au chiffre de 5000 euros de dette par Français.

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